Le Bon Samaritain sauve des vies et transforme des communautés

« Le programme du Bon Samaritain fait des merveilles, et ma famille et moi en sommes les premiers bénéficiaires ! » Béatrice Gangouap, facilitatrice du Bon Samaritain, le programme de lutte contre le sida de l’Alliance biblique universelle (ABU), explique que ce programme, est devenu « une partie [d’elle] ». Elle en parle partout où elle va, aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée. « Personnellement, il fait des merveilles pour l’éducation de mes enfants (avec le programme pour enfants) pour ma vie de couple (avec le programme Amour, sexe et mariage) et il me rend capable de donner des conseils éclairés sur le VIH autour de moi », explique-t-elle. Béatrice, qui promeut le Bon Samaritain depuis 2004, partage plusieurs exemples récents de la manière dont ce programme basé sur les valeurs bibliques continue à transformer des vies dans 20 pays d’Afrique.

Amah Martine, une jeune aide-soignante de Côte d’Ivoirequi a suivi la formation du Bon Samaritain pour les couples, lui a écrit ce qui suit : « Avant je prenais seule mes décisions. C’est seule que je suis allée faire le test de dépistage du VIH, sans en parler à mon mari, sans lui proposer de le faire lui aussi. En mai dernier, mon mari et moi avons suivi la formation du Bon Samaritain pour les couples, et cela a tout changé pour nous ! Depuis, nous prenons les décisions ensemble : le test du VIH, l’éducation des enfants, le budget familial… La communication règne. Merci à l’Alliance biblique ! » L’exemple d’Annah Martine est typique de bien des couples qui participent à la formation. Le VIH crée des tensions terribles au sein des familles, de manière ouverte (test positif, vie avec la maladie) ou non (non-dits, peur de faire le test). La formation aide les couples à parler de tous les sujets, même celui du sida.

« Grâce à la formation du Bon Samaritain, des familles se réconcilient, souligne Béatrice. Et puis des personnes séropositives qui n’avaient plus d’espoir reprennent goût à la vie en se sentant de nouveau partie intégrante de la société. » Le rejet que vivent les séropositifs est en effet un aspect auquel le programme souhaite remédier. Dans un premier temps, les personnes vivant avec le VIH sont formées au même titre que les autres participants au programme. Mais par la suite, l’accent est mis sur leur prise en charge spirituelle, psychologique et médicale. « Nous les constituons le plus souvent en associations, qui se réunissent régulièrement », précise Béatrice. Ces associations apportent un soutien précieux aux personnes séropositives et à leur famille, tout en continuant à informer la société sur le sida : « Souvent leur enseignement auprès des autres personnes infectées est bien plus efficace que le discours des spécialistes », nous dit Béatrice.

Ce sont souvent les femmes qui demandent que le programmesoit mené dans leur Eglise, leur quartier ou leur village. Au Ghana, un groupe de veuves de la capitale, Accra, a ainsi demandé la formation du Bon Samaritain. Elles voulaient être capables d’informer les jeunes filles de leurs Eglises et de leurs quartiers afin que « le sida ne passe pas par elles ». Au Cameroun, les femmes bororos ont été déléguées par leur mari pour suivre la formation. En effet chez les Bororos, les hommes et les femmes ne peuvent pas être assis dans la même pièce. A intervalles réguliers, elles ont transmis à leurs maris ce qu’elles apprenaient, et ces derniers leur ont posé des questions pour le formateur. Toute la communauté a ainsi été formée, en deux étapes !

Un des aspects du Programme du Bon Samaritain qui touche le plus Béatrice est sa mise en œuvre dans des écoles et des orphelinats. De plus en plus d’établissements scolaires d’Afrique, chrétiens ou laïcs, choisissent d’inscrire le Bon Samaritain dans leur cursus. Les cours sont donnés aux enfants par des volontaires, ou bien les enseignants eux-mêmes sont formés au programme.

Et l’avenir ? Béatrice est enthousiasméepar un tout nouveau développement : d’ici la fin de l’année, le programme du Bon Samaritain sera pour la première fois proposé à des personnes malvoyantes (dans une école pour aveugles au Burundi) et à des sourds-muets (en Côte d’Ivoire). Selon les chiffres de l’UNICEF, 35 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, dont un grand nombre en Afrique sub-saharienne. La maladie a déjà fait 36 millions de victimes depuis son apparition. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts, conclut Béatrice. Il est crucial de toucher tout le monde, alphabétisé ou non ; et mettre le programme à disposition dans un nombre croissant de langues reste une de nos priorités. »

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