Aider les enfants traumatisés à reprendre pied après la « guerre contre le sida »

SWAZILAND

Si au Swaziland, le pays le plus touché par le virus, les nouvelles infections par le VIH sont en recul, des dizaines de milliers d’enfants orphelins et vulnérables ont un grand besoin de soutien. Un programme d’inspiration biblique dans le Nord de ce minuscule pays apporte son aide à des centaines d’entre eux.

Selon Sphiwe Ngwenya, responsable de la Société biblique du Swaziland, « c’est comme s’il y avait eu la guerre ici. Il n’y a peut-être pas eu de tirs, mais cette guerre silencieuse a décimé toute une génération et a laissé derrière elle une génération orpheline, traumatisée et vulnérable. »

Depuis sept ans, la Société biblique met en œuvre le Bon Samaritain, un programme d’éducation au VIH d’inspiration biblique. Et les résultats sont positifs : cette action a contribué à la baisse des nouvelles infections dans le pays et a joué un rôle fondamental dans le changement des attitudes envers les personnes infectées par le virus.

Le premier pays en termes de taux d’infection par le VIH

Le Swaziland reste cependant le premier pays en termes de taux d’infection par le VIH (27 % de la population adulte est touchée). Comme si ce n’était pas assez, il découvre tout à coup le lourd héritage laissé par le sida à ses enfants. Plus de 120 000 enfants, soit près d’un sur quatre, ont perdu leurs parents à cause du sida et quelque 17 000 d’entre eux sont séropositifs.

Bon nombre de ces enfants en deuil sont abandonnés à leur sort et peinent à se nourrir et à se faire soigner. Sans la protection de leurs parents, ils sont confrontés à la violence et aux abus sexuels.

« Ces enfants ont besoin d’un soutien matériel, psychologique et spirituel, explique Mme Ngwenya. C’est pourquoi nous avons entamé une coopération avec les Eglises, les enseignants et les chefs de village de la région de Kuhlahla. Nous les formons et leur fournissons les moyens nécessaires pour tendre la main à ces enfants à risque et les aider. »

La Société biblique et ses partenaires leur proposent d’une part une aide matérielle, en leur montrant comment faire pousser leurs aliments et en leur assurant un accès aux soins, par exemple. En outre, ils se servent de méthodes de prise en charge psychologique d’inspiration biblique pour aider les enfants à surmonter les souffrances qu’ils ont vécues.

« Il ne faut pas emprisonner la douleur dans son cœur ; sinon, il risque de se briser, ajoute Mme Ngwenya. Pendant ces séances d’accompagnement, nous aidons les enfants à exprimer leur chagrin et partageons avec eux des récits bibliques qui leur montrent l’amour immuable que Dieu a pour eux. C’est là une grande source de réconfort. »