S.

Siracide

Le livre du Siracide,que la tradition latine appelle Ecclésiastique,nous a été transmis dans son intégralité dans des manuscrits de la Septantegrecque (LXX*) sous le titre de Sagesse de Jésus fils de Sirach, du nom de son auteur (Ben Sira dans la tradition juive) ou, elliptiquement, Sagesse de Sirach. Il a été retenu parmi les livres deutérocanoniques* de l’Eglise catholique (voir l’introduction à l’Ancien Testament, p. {0Xdeuteroc}). L’essentiel de l’ouvrage a été écrit en hébreu vers 190-180 av. J.-C., puis traduit en grec, en 132 av. J.-C., par le petit-fils de Ben Sira. On a retrouvé des fragments du texte hébreu, passablement différent de la version grecque, au Caire, puis à Massada et à Qumrân*.

 

Jésus Ben Sira est de toute évidence un scribe*, un personnage influent à Jérusalem, à une époque où le suzerain gréco-syrien (Antiochos III, 223-187, ou Séleucos IV, 187-175; voir p. 1725) se montre encore tolérant à l’égard du judaïsme. Au terme d’une vie sans doute en grande partie consacrée à l’enseignement, il se donne pour mission de recueillir et de célébrer la tradition spirituelle d’Israël, qu’il sent menacé dans son identité par l’universalisme hellénistique. Sa culture l’amène cependant à faire lui-même des emprunts à la pensée grecque (ainsi Dieu est appelé « le tout », comme dans le stoïcisme, en 43.27; mais cela reste comme un lapsus dans une pensée qui d’ordinaire distingue soigneusement le Créateur de la création).

 

Le Siracide appartient, comme les livres de Job ou des Proverbes, à la littérature de sagesse (voir p. {000Xsagesse}). Par rapport à ces ouvrages plus anciens, il se distingue toutefois en identifiant explicitement la sagesse, personnifiée comme en Proverbes 8 ou en Job 28, à la loi* d’Israël et à sa religion (culte, prêtrise, sacrifices). Sa pensée a certainement nourri la piété nationaliste de la révolte maccabéenne*, et par la suite, le judaïsme sadducéen* centré sur le service du temple*. Bien qu’après la destruction du temple de Jérusalem par les Romains en 70 apr. J.-C. le judaïsme pharisien*, en position dominante, n’ait pas retenu le Siracidedans sa Bible (ce qui suffit à expliquer la perte provisoire du texte hébreu, qui était encore connu de Jérôme, voir Vg*), Ben Sira reste une figure très honorée dans la littérature rabbinique héritière du mouvement pharisien.

 

Après un prologue (en grec) où le traducteur rend compte de son travail, l’œuvre de Ben Sira proprement dite rassemble, sans qu’un plan précis se laisse aisément dégager, toutes sortes de préceptes et de sentences pratiques, interrompues par des éloges de la sagesse et des prières. Elle culmine dans un hymne à la sagesse de Dieu, telle que celle-ci apparaît dans la création et dans l’histoire d’Israël jusqu’au grand prêtre Simon II, mort vers 195 av. J.-C. L’épilogue se compose d’une action de grâces et d’un poème sur la quête de la sagesse.

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