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Chapitre 6
La réplique de Job : il se plaint de ses amis
1Job répondit alors :
2Ah, si l'on pouvait peser ma peine,
si l'on mettait tout mon malheur sur une balance ! 3À présent, il est plus lourd que le sable des mers ;
voilà pourquoi mes paroles sont troublées. 4Car les flèches du Dieu souverain sont en moi,
j'en absorbe le venin ;
les terribles armées de Dieu s'alignent contre moi. 5L'âne sauvage pousse-t-il des cris devant l'herbe fraîche ?
Le bœuf mugit-il en face du foin ? 6Mange-t-on un aliment insipide sans y mettre du sel ?
Y a-t-il du goût dans le blanc de l'œuf cru ? 7Ma bouche refuse d'y toucher,
c'est comme une nourriture dégoûtante. 8Je voudrais tant que ma demande s'accomplisse,
que Dieu m'accorde ce que j'espère ; 9qu'il se décide à m'écraser pour de bon,
qu'il laisse aller sa main et qu'il en finisse avec moi ! 10J'aurais encore une consolation, un réconfort
dans cette souffrance qui ne m'épargne pas :
je n'aurais pas renié les paroles du Dieu saint. 11Ai-je assez de force pour attendre ? À quoi bon continuer à vivre ?
12Ai-je moi, la force des pierres, ou un corps de bronze ?
13N'y aurait-il plus de secours pour moi ?
Un déroulement heureux serait-il exclu pour moi ? 14Celui qui est éprouvé a droit à la bonté de son ami,
même s'il a abandonné la foi en Dieu. 15Mes amis, eux, m'ont trompé comme un ruisseau sec ;
comme le lit des torrents qui devrait couler. 16D'abord, ils deviennent troubles à cause de la glace
et ils grossissent par la fonte des neiges. 17Puis, à la saison sèche, ils se tarissent ;
quand il fait chaud, ils s'assèchent sur place. 18Les caravanes doivent changer de route ;
elles s'enfoncent au désert et elles y périssent. 19Les caravanes de Téma les cherchaient du regard,
les convois de Saba espéraient en eux. 20Mais ils regrettent de s'être fiés à eux,
quand ils y arrivent enfin, ils sont déçus. 21Voilà ce que vous êtes maintenant pour votre ami ;
à la vue de mon malheur, vous avez pris peur. 22Vous ai-je demandé de me donner quelque chose,
de me faire cadeau d'une partie de vos biens, 23pour me délivrer du pouvoir d'un adversaire
et me libérer des mains des tyrans ? 24Instruisez-moi et moi, je me tairai ;
expliquez-moi en quoi je me suis trompé. 25Des paroles droites sont convaincantes,
mais vos critiques, sur quoi portent-elles ? 26Pensez-vous critiquer de simples mots ?
les propos du désespéré sont-ils des paroles en l'air ? 27Même un orphelin, vous oseriez le tirer au sort,
vous marchanderiez votre propre ami ! 28Et maintenant, regardez-moi dans les yeux, voulez-vous ?
Vous mentirais-je en face ? 29Changez d'attitude s'il vous plaît ! Pas de fausseté entre nous !
Encore une fois, changez d'attitude ! C'est mon droit qui est en cause. 30Mon langage serait-il faux ?
Non, car je connais le goût du malheur. ©
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Chapitre 6
Réponse de Job : Mes amis, regardez-moi en face !
1Alors Job a répondu :
2« Ah ! Je voudrais qu'on pèse ma tristesse,
qu'on place mon malheur sur une balance !
3Oui, il est plus lourd que le sable des mers,
c'est pourquoi je dis n'importe quoi.
4Le Tout-Puissant m'a percé de ses flèches,
et leur poison s'est répandu dans mon corps.
Les forces terribles de Dieu sont en position de combat contre moi.
5« Est-ce que l'âne sauvage se met à braire près de l'herbe fraîche ?
Est-ce que le bœuf mugit devant son repas de foin ?
6Un plat qui n'a pas de goût, peut-on le manger sans sel ?
Est-ce qu'on peut trouver du goût dans le blanc d'un œuf cru ?
7Je ne veux pas manger de ces aliments-là.
Ma souffrance est un plat qui me dégoûte.
8« Je voudrais que quelqu'un réponde à ma demande,
que Dieu me donne ce que j'attends.
9Qu'il accepte enfin de m'écraser,
qu'il lève sa main menaçante et me détruise !
10Je danserais de joie au milieu de terribles souffrances,
car j'aurais au moins une consolation :
je n'aurais pas oublié les paroles du Dieu saint.
11« Mais je n'ai plus la force d'attendre : à quoi me sert de vivre ?
Je n'ai plus d'avenir.
12Est-ce que je suis une pierre pour tout supporter ?
Est-ce que mon corps est en bronze ?
13En moi, je n'ai plus rien pour m'aider,
je manque du plus petit secours.
14« Celui qui est découragé a droit à l'amitié de son prochain,
même s'il ne respecte plus le Tout-Puissant.
15Mes amis m'ont déçu comme un torrent sec,
comme des rivières sans eau.
16À la fin de la saison froide, quand la glace et la neige se mettent à fondre,
les torrents débordent.
17Mais dès la saison sèche, ils sont vides.
Quand il fait chaud, ils n'ont plus d'eau.
18Les caravanes ne passent plus près d'eux,
elles s'enfoncent dans le désert et meurent.
19Les caravanes de Téma, les voyageurs de Saba recherchent ces torrents,
ils mettent leur espoir en eux.
20Ils ont cru qu'il y avait de l'eau, mais ensuite, ils le regrettent :
quand ils arrivent, ils sont déçus.
21« Voilà ce que vous êtes pour votre ami.
En voyant mon malheur, vous avez eu peur.
22Est-ce que je vous ai demandé quelque chose ?
Est-ce que je vous ai dit :
“Prenez une partie de vos richesses et donnez-la-moi
23pour me délivrer d'un ennemi ?
Arrachez-moi au pouvoir d'un dictateur ? ”
24Éclairez-moi et je me tairai,
expliquez-moi mes erreurs.
25Des paroles vraies ne blessent personne.
Mais vos reproches à vous me reprochent quoi ?
26Vous voulez me reprocher mes paroles ?
Mais ce sont les paroles en l'air d'un homme désespéré.
27Vous oseriez tirer au sort un orphelin !
Vous iriez jusqu'à vendre votre ami !
28« Eh bien, regardez-moi en face : est-ce que je mens ?
29-30Est-ce que mes paroles sont celles d'un homme faux ?
Est-ce que je ne sais pas reconnaître ce qui est mal ?
Regardez-moi : pas de mensonge entre nous !
Encore une fois, regardez-moi, et vous verrez clairement que je suis innocent. »
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Chapitre 6
Réplique de Job : il se plaint de ses amis
1Job répondit : 2Oh ! s'il était possible de peser ma contrariété, si l'on mettait toute ma détresse sur une balance, 3ce serait maintenant plus pesant que le sable de la mer : voilà pourquoi mes paroles sont inconsidérées.4Car les flèches du Puissant m'ont transpercé, et mon esprit en boit le venin ; les effrois de Dieu s'alignent contre moi.5L'âne sauvage va-t-il braire auprès de l'herbe tendre ? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ? 6Peut-on manger sans sel ce qui est fade ? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un œuf ? 7Ce que je refusais de toucher, c'est là ma nourriture, si infecte soit-elle ! 8Ah ! si ma demande était exaucée, si Dieu réalisait mon espoir ! 9Que Dieu se décide à m'écraser, qu'il étende sa main et m'achève ! 10J'aurais encore une consolation, et je sauterais de joie, malgré la douleur qui n'épargne rien : je n'aurais pas renié les paroles du Saint.11Quelle est ma force, pour que j'attende ? Quelle sera ma fin pour que je prolonge ma vie ? 12Ma force est-elle celle d'une pierre ? Ma chair est-elle du bronze ? 13Ne suis-je pas sans secours, toute ressource n'est-elle pas bannie loin de moi ? 14Celui qui est effondré a droit à la fidélité de son compagnon, quand même il abandonnerait la crainte du Puissant.15Mes frères m'ont trahi comme un oued, comme le lit des oueds qui disparaissent.16Leurs eaux sont troubles à cause de la glace, ils sont assombris par la fonte des neiges ; 17au temps de la chaleur, ils tarissent, aux feux du soleil, ils se dessèchent sur place.18Les caravanes dévient de leur chemin, s'enfoncent dans le chaos et disparaissent.19Les caravanes de Téma les fixent du regard, les convois de Saba les espèrent ; 20ils ont honte d'avoir eu confiance ; quand ils arrivent, ils rougissent.21Vous non plus, maintenant, vous n'êtes plus rien ; vous voyez ma terreur, et vous avez peur ! 22Vous ai-je dit : « Donnez-moi quelque chose ! Avec vos biens, faites des présents en ma faveur ! 23Faites-moi échapper à l'adversaire, libérez-moi de la main des brutes ! »24Exposez-moi votre enseignement, et je me tairai ; faites-moi comprendre en quoi je me suis égaré.25Que les discours droits sont persuasifs ! Mais que prouvent vos critiques ? 26Comptez-vous critiquer des paroles, et lancer au vent les discours d'un désespéré ? 27Vous tireriez au sort même un orphelin, vous donneriez votre ami ! 28Maintenant, décidez-vous à me regarder ! Vous mentirais-je en face ? 29Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes ; revenez encore, ma justice est là ! 30Y a-t-il de l'injustice sur ma langue ? Mon palais ne sait-il pas discerner la détresse ?©
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Chapitre 6
Réplique de Job : Il se plaint de ses amis
1Job répondit alors : 2Ah, combien je voudrais que l'on pèse ma peine,et que tout mon malheur soit mis sur la balance !
3Il est certes plus lourd que le sable des mers.Voilà pourquoi je parle à tort et à travers.
4C'est vrai, le Dieu très-grand m'a percé de ses flèches,et j'en ai absorbé le poison qu'elles portent.
Les plus vives terreurs s'alignent devant moi.
5Est-ce que l'âne sauvage se met à brairequand il a devant lui un repas d'herbe fraîche ?
Et le bœuf mugit-il quand il a son fourrage ?
6Faut-il manger sans sel ce qui est insipide,et trouver quelque goût dans le blanc de l'œuf cru ?
7Je ne veux pas toucher à ces aliments-là.Ma souffrance est un pain qui donne la nausée.
8Je voudrais tant qu'on donne suite à ma demande,et que Dieu veuille m'accorder ce que j'espère :
9qu'il consente enfin à m'écraser pour de bon,qu'il laisse aller sa main et qu'il tranche le fil !
10Je sauterais de joie, dans ma peine sans fin,et j'obtiendrais alors ce dernier réconfort :
ne pas avoir trahi les ordres du Dieu saint.
11Mais je n'ai plus la force d'espérer encore :à quoi bon patienter, je n'ai plus d'avenir.
12Suis-je une pierre, moi, pour résister à tout ?Mon corps est-il de bronze ?
13Je n'ai plus en moi-même une seule ressource,je me trouve privé du plus petit secours.
14L'homme abattu a droit à un peu de bontéde la part d'un ami,
même s'il ne reconnaît plus
l'autorité du Dieu très-grand.
15Mes amis m'ont déçu, comme un ruisseau sans eau,comme un des ces torrents dont le lit devient sec.
16A la fin de l'hiver, ils charrient des eaux troubles,quand la glace et la neige se mettent à fondre.
17Mais dès la saison chaude, les voilà taris ;au retour de l'été, ils s'assèchent sur place.
18Les caravanes se détournent de leur route,elles s'avancent au désert, et puis s'égarent.
19Caravaniers de Téma, convois de Sabacherchent l'eau du regard, ils sont remplis d'espoir.
20Mais ils regrettent bien d'avoir cru au ruisseau :quand ils y arrivent, leur espoir est déçu.
21Or voilà ce que vous êtes pour votre ami !En voyant le désastre, vous avez pris peur.
22Vous ai-je demandé de me faire un cadeau,de prélever pour moi une part de vos biens,
23afin de m'arracher aux mains d'un ennemiet de me délivrer du pouvoir d'un tyran ?
24Instruisez-moi plutôt, je suis prêt à me taire ;expliquez-moi en quoi j'ai commis une erreur.
25Des arguments honnêtes ne blessent personne,mais sur quoi portent les critiques que vous faites ?
26Songez-vous donc à critiquer de simples mots ?Ce sont des mots en l'air, d'un homme sans espoir.
27Vous oseriez tirer au sort un orphelin,vous iriez jusqu'à vendre votre propre ami !
28Eh bien, regardez-moi dans les yeux, voulez-vous ?Et dites-moi si je vous joue la comédie.
29-30Est-ce que mon langage est celui d'un tricheur ?Croyez-vous que j'ignore le goût du malheur ?
Regardez-moi : pas de tricherie entre nous !
Regardez-moi encore :
mon innocence est évidente en cette affaire.
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Réponse de Job à Éliphaz
1Job répondit :
2Oh ! s'il était possible de peser ce qui m'irrite,
Et si l'on mettait toutes mes calamités ensemble sur une balance,
3Elles seraient maintenant plus pesantes que le sable de la mer :
Voilà pourquoi mes paroles sont inconsidérées.
4Car les flèches du Tout-Puissant m'ont percé,
Et mon esprit en boit le venin ;
Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi.
5L'âne sauvage va-t-il braire auprès de l'herbe tendre ?
Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ?
6Peut-on manger ce qui est fade, sans sel ?
Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un œuf
7Ce que je refusais de toucher,
C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle !
8Puisse ma demande s'accomplir
Et que Dieu réalise mon espoir !
9Qu'il plaise à Dieu de m'écraser,
Qu'il étende sa main et qu'il m'achève !
10J'aurais encore cette consolation,
Et je sauterais de joie, malgré ma douleur inexorable,
C'est que je n'ai pas renié les paroles du Saint.
11Quelle est ma force pour que j'attende ?
Et quelle sera ma fin pour que je prolonge ma vie ?
12Ma force est-elle une force de pierre ?
Ma chair est-elle de bronze ?
13Ne suis-je pas sans secours,
Toute ressource n'est-elle pas bannie loin de moi ?
14Celui qui souffre a droit à la bienveillance de son ami,
Même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant.
15Mes frères (m') ont trahi comme un torrent,
Comme le lit des torrents qui disparaissent.
16Ils ont des eaux troubles à cause de la glace,
La neige s'y cache ;
17Au temps de la chaleur, ils tarissent,
Aux feux du soleil, ils se dessèchent sur place.
18Les caravanes se détournent de leur chemin,
S'enfoncent dans le désert et périssent.
19Les caravanes de Téma les fixent du regard,
Les convois de Saba y comptent ;
20Ils sont honteux d'avoir eu confiance,
Ils restent confus quand ils arrivent.
21C'est ce que vous êtes maintenant ;
Vous voyez ma terreur, et vous avez de la crainte !
22Vous ai-je dit : Donnez-moi quelque chose,
Faites en ma faveur des présents avec vos biens,
23Faites-moi échapper à la main de l'adversaire,
Libérez-moi de la main des violents ?
24Instruisez-moi, et je me tairai ;
Faites-moi comprendre en quoi je me suis égaré.
25Que les discours droits sont persuasifs !
Mais que prouvent vos reproches ?
26Pensez-vous faire des reproches à (mes) propos,
Et lancer au vent les discours d'un désespéré ?
27Vous jetteriez le sort même sur un orphelin,
Et vous donneriez en échange votre ami !
28Et maintenant, veuillez vous tourner vers moi,
Vous mentirais-je en face ?
29Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes ;
Revenez, ma justice existe encore !
30Y a-t-il de l'injustice sur ma langue,
Et ma bouche ne discerne-t-elle pas les calamités ?
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Chapitre 6
DEUXIÈME POÈME DE JOB
1Alors Job prit la parole et dit :Les flèches de Shaddaï
2Si l’on parvenait à peser ma hargne,
si l’on amassait ma détresse sur une balance !
3Mais elles l’emportent déjà sur le sable des mers.
C’est pourquoi mes paroles s’étranglent.
4Car les flèches de Shaddaï sont en moi,
et mon souffle en aspire le venin.
Les effrois de Dieu s’alignent contre moi.
5L’âne sauvage se met-il à braire auprès du gazon,
le bœuf à meugler sur son fourrage ?
6Ce qui est fade se mange-t-il sans sel
et y a-t-il du goût à la bave du pourpier ?
7Mon gosier les vomit,
ce sont vivres immondes.
Consolations de néant
8Qui fera que ma requête s’accomplisse,
que Dieu me donne ce que j’espère ?
9Que Dieu daigne me broyer,
qu’il dégage sa main et me rompe !
10J’aurai du moins un réconfort,
un sursaut de joie dans la torture implacable :
je n’aurai mis en oubli aucune des sentences du Saint.
11Quelle est ma force pour que je patiente ?
Quelle est ma fin pour persister à vivre ?
12Ma force est-elle la force du roc,
ma chair est-elle de bronze ?
13Serait-ce donc le néant, ce secours que j’attends ?
Toute ressource m’a-t-elle échappé ?
Le néant de l’amitié
14L’homme effondré a droit à la pitié de son prochain ;
sinon, il abandonnera la crainte de Shaddaï.
15Mes frères ont trahi comme un torrent,
comme le lit des torrents qui s’enfuient.
16La débâcle des glaces les avait gonflés
quand au-dessus d’eux fondaient les neiges.
17A la saison sèche ils tarissent ;
à l’ardeur de l’été ils s’éteignent sur place.
18Les caravanes se détournent de leurs cours,
elles montent vers les solitudes et se perdent.
19Les caravanes de Téma les fixaient des yeux ;
les convois de Saba espéraient en eux.
20On a honte d’avoir eu confiance :
quand on y arrive, on est confondu.
21Ainsi donc, existez-vous ? Non !
A la vue du désastre, vous avez pris peur.
Paroles d’un désespéré
22Vous ai-je jamais dit : « Faites-moi un don !
De votre fortune soyez prodigues en ma faveur
23pour me délivrer de la main d’un ennemi,
me racheter de la main des tyrans » ?
24Eclairez-moi, et moi je me tairai.
En quoi ai-je failli ? Montrez-le-moi !
25Des paroles de droiture seraient-elles blessantes ?
D’ailleurs, une critique venant de vous, que critique-t-elle ?
26Serait-ce des mots que vous prétendez critiquer ?
Les paroles du désespéré s’adressent au vent.
27Vous iriez jusqu’à tirer au sort un orphelin,
à mettre en vente votre ami.
28Eh bien ! daignez me regarder :
vous mentirais-je en face ?
29Revenez donc ! Pas de perfidie !
Encore une fois, revenez ! Ma justice est en cause.
30Y a-t-il de la perfidie sur ma langue ?
Mon palais ne sait-il pas discerner la détresse ?
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Chapitre 6
1Job prit la parole et dit:2Oh! s'il était possible de peser ma douleur, Et si toutes mes calamités étaient sur la balance,3Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer; Voilà pourquoi mes paroles vont jusqu'à la folie!4Car les flèches du Tout Puissant m'ont percé, Et mon âme en suce le venin; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi.5L'âne sauvage crie-t-il auprès de l'herbe tendre? Le boeuf mugit-il auprès de son fourrage?6Peut-on manger ce qui est fade et sans sel? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un oeuf?7Ce que je voudrais ne pas toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle!8Puisse mon voeu s'accomplir, Et Dieu veuille réaliser mon espérance!9Qu'il plaise à Dieu de m'écraser, Qu'il étende sa main et qu'il m'achève!10Il me restera du moins une consolation, Une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint.11Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine?12Ma force est-elle une force de pierre? Mon corps est-il d'airain?13Ne suis-je pas sans ressource, Et le salut n'est-il pas loin de moi?14Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout Puissant.15Mes frères sont perfides comme un torrent, Comme le lit des torrents qui disparaissent.16Les glaçons en troublent le cours, La neige s'y précipite;17Viennent les chaleurs, et ils tarissent, Les feux du soleil, et leur lit demeure à sec.18Les caravanes se détournent de leur chemin, S'enfoncent dans le désert, et périssent.19Les caravanes de Théma fixent le regard, Les voyageurs de Séba sont pleins d'espoir;20Ils sont honteux d'avoir eu confiance, Ils restent confondus quand ils arrivent.21Ainsi, vous êtes comme si vous n'existiez pas; Vous voyez mon angoisse, et vous en avez horreur!22Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens,23Délivrez-moi de la main de l'ennemi, Rachetez-moi de la main des méchants?24Instruisez-moi, et je me tairai; Faites-moi comprendre en quoi j'ai péché.25Que les paroles vraies sont persuasives! Mais que prouvent vos remontrances?26Voulez-vous donc blâmer ce que j'ai dit, Et ne voir que du vent dans les discours d'un désespéré?27Vous accablez un orphelin, Vous persécutez votre ami.28Regardez-moi, je vous prie! Vous mentirais-je en face?29Revenez, ne soyez pas injustes; Revenez, et reconnaissez mon innocence.30Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal?©
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Chapitre 6
1But Job answered and said,2Oh that my grief were throughly weighed, and my calamity laid in the balances together!3For now it would be heavier than the sand of the sea: therefore my words are swallowed up.4For the arrows of the Almighty are within me, the poison whereof drinketh up my spirit: the terrors of God do set themselves in array against me.5Doth the wild ass bray when he hath grass? or loweth the ox over his fodder?6Can that which is unsavoury be eaten without salt? or is there any taste in the white of an egg?7The things that my soul refused to touch are as my sorrowful meat.8Oh that I might have my request; and that God would grant me the thing that I long for!9Even that it would please God to destroy me; that he would let loose his hand, and cut me off!10Then should I yet have comfort; yea, I would harden myself in sorrow: let him not spare; for I have not concealed the words of the Holy One.11What is my strength, that I should hope? and what is mine end, that I should prolong my life?12Is my strength the strength of stones? or is my flesh of brass?13Is not my help in me? and is wisdom driven quite from me?14To him that is afflicted pity should be shewed from his friend; but he forsaketh the fear of the Almighty.15My brethren have dealt deceitfully as a brook, and as the stream of brooks they pass away;16Which are blackish by reason of the ice, and wherein the snow is hid:17What time they wax warm, they vanish: when it is hot, they are consumed out of their place.18The paths of their way are turned aside; they go to nothing, and perish.19The troops of Tema looked, the companies of Sheba waited for them.20They were confounded because they had hoped; they came thither, and were ashamed.21For now ye are nothing; ye see my casting down, and are afraid.22Did I say, Bring unto me? or, Give a reward for me of your substance?23Or, Deliver me from the enemy's hand? or, Redeem me from the hand of the mighty?24Teach me, and I will hold my tongue: and cause me to understand wherein I have erred.25How forcible are right words! but what doth your arguing reprove?26Do ye imagine to reprove words, and the speeches of one that is desperate, which are as wind?27Yea, ye overwhelm the fatherless, and ye dig a pit for your friend.28Now therefore be content, look upon me; for it is evident unto you if I lie.29Return, I pray you, let it not be iniquity; yea, return again, my righteousness is in it.30Is there iniquity in my tongue? cannot my taste discern perverse things?©
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Chapitre 6
1Y RESPONDIÓ Job y dijo:2¡Oh si pesasen al justo mi queja y mi tormento,3Porque pesaría aquél más que la arena del mar:4Porque las saetas del Todopoderoso están en mí,5¿Acaso gime el asno montés junto á la hierba?6¿Comeráse lo desabrido sin sal?7Las cosas que mi alma no quería tocar,8¡Quién me diera que viniese mi petición,9Y que pluguiera á Dios quebrantarme;10Y sería aún mi consuelo,11¿Cuál es mi fortaleza para esperar aún?12¿Es mi fortaleza la de las piedras?13¿No me ayudo cuanto puedo,14 El atribulado es consolado de su compañero:15Mis hermanos han mentido cual arroyo:16Que están escondidas por la helada,17Que al tiempo del calor son deshechas,18Apártanse de la senda de su rumbo,19Miraron los caminantes de Temán,20 Mas fueron avergonzados por su esperanza;21Ahora ciertamente como ellas sois vosotros:22¿Os he dicho yo: Traedme,23Y libradme de la mano del opresor,24Enseñadme, y yo callaré:25¡Cuán fuertes son las palabras de rectitud!26¿Pensáis censurar palabras,27También os arrojáis sobre el huérfano,28Ahora pues, si queréis, mirad en mí,29 Tornad ahora, y no haya iniquidad;30¿Hay iniquidad en mi lengua?©
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