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Tobit

Le livre de Tobit,qui a été reçu comme deutérocanonique* par l’Eglise catholique (voir l’introduction à l’Ancien Testament, p. {0Xdeuteroc}), nous est parvenu dans son intégralité avec la Septante(LXX*), en deux éditions assez différentes selon les manuscrits (une longue, dans le Sinaïticus du IVes. apr. J.-C., avec les livres « historiques », et une courte, dans le Vaticanus du IVes. par exemple, parmi les livres de sagesse). On a retrouvé à Qumrân* des fragments en hébreu et en araméen qui semblent correspondre à la version longue et qui pourraient, dans l’une ou l’autre langue, correspondre à l’original sémitique du livre. Celui-ci a probablement été écrit autour de 200 av. J.-C.

 

Tobit, un Juif fidèle exilé à Ninive (aujourd’hui en Irak), vieux, aveugle et ruiné, et sa nièce Sara, qui vit à Ecbatane, en Médie (aujourd’hui en Iran), et qui a perdu successivement sept maris par l’action d’un démon*, demandent simultanément à Dieu de leur donner la mort. L’ange* Raphaël (« Dieu guérit ») est dépêché à leur secours (chap. 1—3). Avant de mourir, Tobit décide d’envoyer son fils Tobie en Médie pour y recouvrer une forte somme d’argent qui constituera son héritage. Raphaël, incognito, lui sert de guide; il lui enseigne à chasser les démons et à guérir la cécité. Tobie sera ainsi conduit à un mariage heureux avec Sara (cf. Gn 24) et il sera en mesure, à son retour à Ninive, de guérir son père. Alors seulement Raphaël révélera son identité. Tobit rend grâce à Dieu. Il vit et meurt heureux, et son fils, à Ecbatane, verra la chute de Ninive.

 

Ce livre, qui comporte de grosses invraisemblances historiques (Tobit aurait connu à la fois le schisme du royaume d’Israël, à la mort de Salomon, et l’exil à Ninive, près de trois siècles plus tard), est avant tout un conte édifiant. Il s’inspire de récits bibliques, notamment des histoires des patriarches (p. ex. les mariages d’Isaac et de Jacob, Gn 24; 29), mais aussi de l’ouvrage mésopotamien connu sous le nom de Sagesse d’Ahiqar* (nom qu’il donne d’ailleurs au neveu de Tobit, 1.22), ouvrage dont la plus ancienne version qui nous soit parvenue a été retrouvée dans la colonie juive d’Eléphantine, en Haute-Egypte. L’importance qu’il accorde à l’observance minutieuse de la loi*, éclairée par la tradition orale, notamment en ce qui concerne les observances alimentaires, la prière, l’aumône et le devoir de donner aux morts une sépulture décente, ainsi que le rôle important des anges, annoncent la piété pharisienne*. Si les justes sont encore récompensés ici-bas (comme dans l’épilogue de Job) et non dans « le monde à venir » (comme dans Daniel), l’espérance d’une restauration ultime et absolue d’Israël s’y affirme.

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