B.

Baal

En hébreu, comme dans d’autres langues sémitiques, le terme ba`al est d’abord un nom commun qui signifie seigneurou maître, propriétaire, mari(le mari étant conçu comme quasi-propriétaire de sa femme; cf. Gn 20.3ss); comme tel, il peut être aussi un titre donné à divers dieux. Depuis le milieu du IIemillénaire av. J.-C., cependant, Baalest l’appellation privilégiée, voire un autre nom, de Hadadou Haddou, dieu de l’orage (donc de la pluie associée à la fertilité) adoré depuis le IIIe millénaire en Syrie, en Phénicie, mais aussi en Moab comme en Canaan. A l’instar du Zeus des Grecs, c’est sans doute le rattachement de Baal à divers lieux sacrés— en particulier des montagnesoù les orages sont spectaculaires (cf. 1R 18.18ss) — qui lui a valu sa pluralité de noms: Baal-Tsephôn(ou Tsaphôn, du nom de la grande montagne sacrée des Phéniciens, au nord de Canaan ; Es 14 .13n ; Ps 48.3n ; 89.13n ; cf. Ex 14.2,9; Nb 33.7), Baal-Peratsim(2S 5.20; 1Ch 14.11), Baal-Hermon(Jg 3.3); Baal-Péor(Nb 25.3ss; Dt 4.3 etc.), et beaucoup d’autres encore (Nb 22.41; 32.38; Jos 11.17; 15.60; Jg 20.33; 2S 13.23; 2R 4.42 ; Ct 8.11; 2Ch 26.7). Il faut toutefois noter que par le jeu des influences politiques et religieuses, un Baal local peut être adoré très loin de son lieu de culte originel (ainsi Baal-Tsaphôn en Egypte, et jusqu’à Carthage et Marseille du fait de l’implantation phénicienne). En outre le nom de Baal peut être accompagné d’autres appellations non géographiques comme Baal-Berith, Baal ou Seigneur de l’alliance* (Jg 8.33n; 9.4 ; cf. v. 46; voir aussi 2R 1.1ss; Mc 3.22n). C’est peut-être à cette diversité de cultes que se réfère le pluriel les Baals, fréquent dans la Bible (Jg 2.11n; 1S 7.4; 1R 18.18; Jr 2.23), à moins qu’il ne s’agisse simplement d’une désignation méprisante des statues et figurines du dieu.

 

Quoi qu’il en soit, Baal est aussi connu comme un dieu particulier (Jg 6.25; 2R 11.18; Jr 19.5). D’après les textes trouvés à Ougarit*, sur la côte syrienne, Baal est le fils de Dagân (dieu des céréales et des moissons) et l’époux d’Anat, déesse de la fertilité (cf. Jos 15.59; 19.38; Jg 1.33; 3.31; 5.6), la fille d’El, le père des dieux et des hommes (cf. Gn 21.33n), et de sa compagne Atirat (ou Ashéra; mais cette dernière apparaît plutôt dans la Bible comme l’épouse de Baal, cf. Jg 3.7n). En tout cas, le culte de Baal était manifestement le plus populaire dans le monde rural. Il était sans doute organisé autour d’un cycle de mortet de résurrection(correspondant à la saison sèche où la végétation dépérit jusqu’aux premières pluies de l’automne; cf. Os 6.1nss). Il représente une sérieuse concurrence pour le culte du Seigneur (YHWH, voir nom*) dès que les tribus venues du désert s’installent en Canaan. L’étude des noms propres de la Bible montre que le nom de Baal n’a pas toujours été jugé incompatible avec la religion d’Israël: on a pu s’appeler Esh-Baal, Yeroub-Baal ou Merib-Baal, avant que Baaldevienne synonyme de paganisme (cf. Os 2.18s) et que de tels noms soient flétris par une transformation en Bosheth (= la Honte, cf. Jr 11.13; p. ex. Esh-Baal devient Ish-Bosheth, cf. 1Ch 8.33; 9.39 et 2S 2.8ss; 3.8,14s; 4.5,8,12; cf. aussi Jg 6.32; 7.1; 8.29,35; 9.1ss; 1S 12.11 et 2S 11.21; 1Ch 8.34; 9.40 et 2S 4.4; 9.6ss etc.).

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