a.

ange

Le mot hébreu mal’ak, comme son équivalent grec aggelos(prononcer anguélos) qui sera transcrit plutôt que traduit par ange, signifie « messager », ou « envoyé ». Dans la Bible, ces termes désignent d’abord une fonctionet non une catégorie d’êtres à part: la preuve en est qu’ils peuvent s’appliquer à des hommes, tels Malachie (dont le nom signifie « mon messager » ou « mon ange », Ml 3.1; cf. Es 44.26; Ag 1.13; Ml 2.7; Mc 1.2//; Lc 7.24; 9.52; Jc 2.25; voir aussi Ps 104.4n). L’élément fonctionnel prédomine aussi lorsque intervient dans les récits l’« ange » ou messager du Seigneur(YHWH) : au fil de la narration il apparaît souvent que cet « ange » n’est autre que YHWH lui-même, pour autant qu’il se laisse percevoir (Gn 16.7ss; 21.17ss; 22.10ss; 31.11ss; Ex 3.2ss; 14.19ss; Jg 2.1ss; 6.11,14ss; 13.6; cf. Mt 1.20ss; 2.13; Lc 1.11ss; 2.9).

 

Cependant, avec le temps le terme tendra à se spécialiser, au moins dans certains milieux juifs (cf. Ac 23.8), comme nom générique d’une catégorie d’êtres spirituels: ceux-là mêmes que d’autres textes représentaient comme constituant la cour célestede YHWH et appelaient tantôt fils* de Dieu (ou des dieux), dieux, armée du ciel ou esprits* (Jb 1.6ss; 2.1; 38.7; cf. Gn 6.1ss; 1R 22.19ss; Ps 89.7). En les appelant messagers (ou « anges »), on soulignera leur absolue dépendance à l’égard de YHWH (noter le parallélisme messager-serviteur en Es 42.19 ; 44.26 ; Jb 4.18 ; voir aussi Ps 104.4). Les keroubim ou « chérubins » (voir Gn 3.24n) et les seraphim ou « séraphins » (voir Es 6.2n), qui dans la Bible n’ont rien à voir avec les « anges », leur seront finalement associés dans l’imaginaire religieux. C’est surtout le genre apocalyptiquequi s’intéressera aux anges en tant que tels, en leur attribuant des nomscomme Gabriel (Dn 8.16; 9.21; Lc 1.26ss) ou Michel (Dn 10.13,21; 12.1; Ap 12.7ss) et une hiérarchie(avec des archanges, cf. 1Th 4.16; Jd 9 et les princesde Dn 10.13,20s; 12.1), ainsi qu’en distinguant entre bonset mauvais anges(cf. Za 3.1s). Il les regardera comme les instruments personnels par lesquels Dieu dirige l’histoire (Dn 10.13ss), puis l’univers (1 Hénoch; cf. Ap 7.1). Dans la période intertestamentaire, les anges sont notamment désignés comme le canal par lequel Dieu a donné la Torah à Moïse (ce qui se reflète en Ac 7.38,53; Ga 3.19; Hé 2.2).

 

S’il hérite de la littérature apocalyptique une conception très « réaliste », voire « personnelle », des anges, le Nouveau Testamentne se préoccupera guère de spéculer sur leur nature; au contraire il relativiseraleur rôle (1Co 6.3; Col 2.18; Ap 22.8s), comme celui de tout être visible ou invisible (Ep 1.20s; Col 1.16), en proclamant dans le Christ crucifié et ressuscité l’unique médiation entre Dieu et l’homme (cf. Mt 13.41s; 16.27; 24.31; 2Th 1.7). Dans les récits du Nouveau Testament les anges, soumis au Christ et à son Esprit (Mt 4.11//; 26.53; Lc 22.43; Jn 1.51), retrouvent leur rôle d’instruments discrets de Dieu au service des hommes(Ac 1.10; 5.19; 8.26; 10.3; 12.7ss etc.; voir aussi Ap 19.10), conformément à la définition qu’en donne l’épître aux Hébreux (1.14). C’est en effet dans le salut même des hommes, plus que par aucun messager humain ou céleste, que se révèle le mystère de Dieu (cf. Ga 1.8; Ep 3.10; Hé 2.16; 1P 1.12).

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