a.

alliance

Le terme alliance traduit l’hébreu berith (peut-être à l’origine « lien » ou « entre [deux] ») et le grec diathèkè. Il s’agit d’une entente formelle, d’un contrat ou d’un traité par lequel deux parties (individus ou collectivités, Gn 21.22ss; 31.44ss; 1S 18.3s; 23.18; 2S 3.13,21; 5.3 etc.) reconnaissent solennellement entre elles une relation de solidaritéet prennent des engagementsréciproques pour en assurer la pérennité. A l’origine de la formule hébraïque pour « conclure (litt. ‘‘trancher’’) l’alliance », il faut peut-être voir un rite très ancien: les contractants — éventuellement représentés par un médiateur — coupaient en deux des animaux sacrifiés et passaient entre les morceaux; ils liaient ainsi symboliquement, au regard de la divinité, leur sort à celui des victimes pour le cas où ils viendraient à violer les clauses de l’alliance (cf. Gn 15.9s,17s; Jr 34.18s; voir aussi Jg 19.29; 1S 11.7; Ps 50.5). Un emploi rituel du sang*de l’alliance(Ex 24.8; Za 9.11; cf. Mc 14.24) et le partage d’un repascérémoniel (Gn 31.54; cf. Ex 24.11; voir aussi Nb 18.19) faisaient aussi, sans doute, partie intégrante de la conclusion du traité. Parmi les nombreux types d’alliance en vigueur dans l’Antiquité, le modèle de l’alliance politiqueentre suzerain et vassal (Jos 9; 1S 11.1s) et celui de l’alliance domestiqueentre mari et femme (Ez 16.8; Ml 2.14; Pr 2.17) semblent avoir particulièrement inspiré l’usage caractéristique du langage de l’alliance, dans la Bible, pour décrire la relation entre YHWH et son peuple. Dans cette relation les partenaires ne sont pas à égalité et un seul des deux a l’initiative; l’un et l’autre sont cependant tenus à une fidélité mutuelle: protection et soutien d’une part, obéissance et service (ou culte) d’autre part.

 

Parallèlement à l’alliance entre YHWH et son peuple, plusieurs fois renouvelée (Ex 24; Dt 29; Jos 24; 2R 23; Né 10), apparaissent dans l’Ancien Testament des alliances de Dieu avec des personnages clefs de l’histoire biblique — et les groupes ou catégories qu’ils représentent: outre les lointains ancêtres Noé (Gn 9.9nss) et Abraham (Gn 15.7ss; 17), on notera l’alliance sacerdotaleavec Pinhas (Nb 25.12s) et l’alliance royaleavec David (2S 7.11ss; 23.5; Ps 89; cf. 2R 11.17), qui sont à la racine des espérances messianiques (voir le tableau « Les principales alliances de Dieu dans l’Ancien Testament », p. 989).

 

En traduisant l’hébreu berith par le grec diathèkè (proprement « disposition »; plutôt que sunthèkè qui aurait davantage évoqué un contrat bipartite), la Septante (LXX*) sanctionnera une évolution de sens déjà présente dans l’Ancien Testament hébreu, où allianceest souvent synonyme de loiou commandement. Elle présentera en effet plus nettement l’alliancede façon unilatérale, comme une disposition souveraine de Dieu. Le Nouveau Testament jouera sur les divers sens de ce mot grec en comprenant aussi l’allianceou disposition divine comme un testamentqui ne peut être ni violé, ni modifié (Ga 3.15ss; cf. 4.24; 2Co 3.6,14ns). Et c’est dans le sang — c’est-à-dire la mort — de Jésus-Christ, regardé à la fois comme médiateur et victime, qu’il saluera l’accomplissement définitif et irréversible de l’alliance nouvelleet inviolable annoncée par Jérémie (Jr 31.31ss; cf. Lc 22.20//; Hé 8.8—10.31).

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