Pourquoi y a-t-il tant de violence dans l’Ancien Testament ?

A en croire le début du livre de la Genèse, la violence ne fait pas partie du projet créationnel de Dieu. Il semblerait si l’on s’en tient à la description des trois premiers chapitres de la Bible, que même entre les animaux la violence était exclue et que tous ne mangeaient que des végétaux.

La Bible présente la désobéissance de l’homme vis-à-vis de Dieu, c’est à dire sa volonté de vivre de façon autonome, sans se soumettre à la loi du Très-Haut comme une explication du mal et de la violence. Dès la seconde génération des humains dans la Bible, Caïn devient jaloux de son frère pour une raison futile et il le tue. Premier meurtre de l’humanité. La Bible fait alterner ensuite un grand nombre de récit où la violence s’exprime : soit la violence des humains entre eux, soit la violence des évènements que les humains comprennent comme envoyés par Dieu pour les châtier.
Certes, ces récits peuvent troubler certains nouveaux lecteurs de la Bible. Ils sont un peu surprenants dans un livre que certains continuent à considérer comme « saint ». Comment un livre inspiré par Dieu peut décrire de telles horreurs ?

Préférerions nous que la Bible ne nous parle que des anges ? Qu’elle nous décrire un monde idéal où tout le monde serait parfait et où le mal aurait complètement disparu ? Le philosophe Blaise Pascal a dit à juste titre : « qui veut faire l’ange, fait la bête ! » Le grand mérite de la Bible est précisément qu’elle ne se détourne pas des problèmes rencontrés par les humain ? Elle les aborde en toute lucidité. Elle connaît bien le cœur des humains et sait que la haine et la vengeance leur sont plus naturelles que le pardon et l’humilité. C’est pourquoi toute la Bible fonctionne un grand exorcisme qui cherche à extirper du cœur de l’homme le mal et la violence qui l’habite. Jusqu’à l’acte de violence suprême : celui exercé contre l’envoyé de Dieu, contre Dieu lui-même. Alors tout bascule avec cette violence que Jésus a pressentie et qu’il acceptée de subir. La violence est désamorcée par Jésus qui montre que seule la voie du pardon gratuit de Dieu ouvre désormais un avenir.

Et si toute cette violence de la Bible était là pour souligner qu’au bout du compte, c’est Dieu le premier qui baisse les armes et qui refuse à exercer la violence contre les humains … La violence dans la Bible nous montre que si Dieu a déjà changé de visage (en Jésus-Christ), l’humanité reste à construire et le monde nouveau de Dieu reste à inventer en réponse à sa grâce.