Vos questions sur la Bible

Une traduction ou plusieurs ?

Traduire est une science

Avant d’entrer dans le détail de la traduction, il convient de rappeler que les traductions de la Bible se divisent en deux grandes catégories correspondant à deux approches très différentes de l’art de traduire.

Pendant longtemps, les traductions ont privilégié la littéralité. Il semblait que la fidélité passait par le respect de la forme du texte original. Les traductions « collaient » au plus près possible le texte hébraïque ou grec : au lecteur d’acquérir dans son environnement ecclésial la culture biblique nécessaire pour comprendre la signification précise de ce qui était dit.

Depuis une trentaine d’années, l’Alliance biblique universelle a mis en évidence le fossé culturel qui existe entre l’univers biblique et le langage d’aujourd’hui. Certaines expressions contenues dans la Bible ne peuvent plus être comprises si elles sont traduites mot à mot. Interrogeons le premier venu dans la rue et demandons-lui ce que signifie l’expression « le saint des saints ». Il va sans doute nous parler d’une personne aux qualités morales exceptionnelles. Or, dans la Bible, le saint des saints n’est pas une personne, mais la partie la plus sacrée du temple de Jérusalem. L’Alliance biblique universelle a donc mis au point un nouveau principe de traduction appelé « équivalence dynamique ». Lorsqu’une expression idiomatique de la Bible risque de ne pas être comprise ou de provoquer un contre-sens, elle est traduite non pas mot à mot, mais par une expression de sens équivalent dans la langue cible. Le « lieu très saint » rendu par la Bible en français courant est ainsi beaucoup plus compréhensible pour une personne qui n’a pas encore de culture biblique.

La Bible en français courant a été publiée pour la première fois en 1982. Elle répondait au souci de communiquer le message biblique de façon plus claire pour nos contemporains. La NBS a été publiée en 2002. Elle se veut une bible d’étude, destinée à des spécialistes, et propose au contraire une traduction la plus littérale possible et la plus cohérente avec le texte original.

Revenons au texte

Or, en hébreu, l’expression « YHWH TseBa’oT », très fréquente chez les prophètes, fait référence de façon quasi certaine aux armées d’Israël (même si cela choque la compréhension que nous avons de Dieu aujourd’hui) : Ex 12.41 ; 1 Sam 1.3,11 ; 4.4 ; 2 Sam 6.2,18 ; Ps 24.7ss). Par la suite, l’expression a pu prendre une signification astrale (les étoiles étant appelées l’armée du ciel) : Deut 4.19 ; 17.13 ; Es 40.26 ; 45.12 ; etc. De façon plus générale encore, cette expression peut désigner la multitude des créatures : Gen 2.1 ; Ps 103.20. 

La première traduction de la Bible en grec (la Septante) a quelquefois seulement transcrit cette expression : le Seigneur Sabaôth, ailleurs elle l’a traduite en le Seigneur des puissances ou le Seigneur tout-puissant.

Il n’est donc pas incongru qu’une traduction comme la NBS qui cherche avant tout la précision en reste à la signification première, évidente et littérale de l’expression biblique : le Seigneur des armées.

C’est notre chance aujourd’hui, et la Société biblique est fière d’avoir contribué à ce résultat, de disposer en français d’une variété de traductions qui nous permet de communiquer le message de la Bible en direction de publics variés, depuis les personnes qui ont le moins de culture biblique jusqu’au plus exigeantes. Le tout est de ne pas utiliser les traductions à contre-emploi, sous peine de créer de la confusion et du malaise.

Nous ne pouvons pas édulcorer le texte de la Bible sous prétexte que certaines expressions seraient devenues choquantes aujourd’hui. La Bible n’a pas été écrite pour nous, mais pour des personnes qui vivaient il y a plusieurs milliers d’années. C’est pourquoi, que les traductions soient faciles ou plus exigeantes, nous devons toujours situer ces textes dans la perspective et dans la dynamique de l’histoire de leur rédaction. Pourquoi les auteurs de ces textes exprimaient-ils leur foi en Dieu de cette façon ? Quel message voulaient-ils transmettre à leurs contemporains ? Ce message est-il encore pertinent aujourd’hui, au moins sur le fond sinon dans la forme ? Comment l’exprimerions-nous dans des catégories qui soient recevables à notre époque ?

Un nouvel outil pour comprendre la Bible

Si pendant longtemps, la Société biblique s’est contentée de publier le texte nu de la Bible, sans notes ni commentaires, le décalage culturel de la Bible avec notre mentalité contemporaine fait qu’il nous paraît de plus en plus irresponsable de « larguer » quelqu’un tout seul dans la lecture de la Bible, comme sur un frêle radeau au milieu de l’océan. La Société biblique publie à l’automne 2004 La Bible expliquée, une édition de la Bible en français courant où, pas à pas, le nouveau lecteur de la Bible est guidé dans ses découvertes et questionné sur le rapport éventuel de ces textes avec sa vie personnelle.

Aboutissement de près de cinq ans de travail pour une équipe de plus de 80 personnes, La Bible expliquée se veut un nouvel outil destiné aux curieux de la Bible qui veulent en investiguer tous les aspects, y compris les textes réputés difficiles et même les livres deutérocanoniques. De belles découvertes en perspectives !

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