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midrash

Commentaire ou paraphrase rabbinique de la Bible. Le mot midrash, dérivé de la racine drsh, « chercher », est très répandu au sens d’« étude » ou d’« interprétation » en hébreu post-biblique, où il peut désigner une explication orale ou écrite. Il existe des midrashim écrits sur la quasi-totalité de la Bible juive. Les principaux et les plus anciens sont: le Midrash Mekhilta, interprétation plutôt littérale d’une partie de l’Exode que la tradition juive situe vers la fin du Iersiècle apr. J.-C.; Siphra, sur le Lévitique; et Siphré, sur les Nombres et le Deutéronome.

 

Depuis l’achèvement du Talmud* de Babylone(VIes. apr. J.-C.) jusqu’au XIIeou XIIIesiècle, de nombreux autres midrashim ont vu le jour. Ainsi le Midrash Rabba, qui porte sur l’ensemble de la Torah et des Megilloth (Rt, Ct, Ec, Lm, Est; voir les introductions à ces livres et à l’Ancien Testament); le Pesiqta de Rab-Kahana, qui commente plus particulièrement les textes de la Torah et des Prophètes lus à l’occasion des fêtes (voir calendrier* et fêtes) et des sabbats*; le Pirqé (ou la baraïta, voir Talmud*) de Rabbi Eliézer, qui développe le début de la Torah (de la création à Moïse); ou encore le Yalkouth Shim‘oni, qui rassemble des commentaires anciens sur l’ensemble de la Bible.

 

Les commentaires du midrash, comme ceux du Talmud,peuvent être classés en deux grandes catégories:

 

1) La halakha (de la racine hlk, « aller », « marcher », d’où « se conduire », « se comporter ») est faite de préceptes pratiques; elle définit les modalités d’application concrètes des lois, notamment dans les situations où elles peuvent sembler entrer en conflit les unes avec les autres. Elle constitue donc une jurisprudence complexe, qui met en œuvre une exégèse des textes (surtout législatifs) dont les principales règles sont attribuées à Hillel, le grand maître de l’école pharisienne*.

 

2) La haggada (de la racine ngd, « raconter », « enseigner ») vise un but pédagogique et spirituel. A l’aide d’interprétations typologiques ou allégoriques, de rapprochements souvent inattendus entre les textes, mais aussi par le récit (développement de la narration biblique ou introduction de contes originaux), elle recherche l’édification, voire l’initiation mystique du lecteur. Du point de vue de l’exégèse proprement dite, le midrash haggadique comporte quatre niveaux de lecture, rappelés traditionnellement par les quatre lettres hébraïques du mot pardès (« paradis »):

1°) peshat ou « simple », sens littéral;

2°) rémez ou « signification », interprétation allégorique ou morale;

3°) deroush, « recherche », sens obtenu au terme d’une étude approfondie faisant intervenir des analogies dans une intertextualité très large, démultipliée par les diverses possibilités de lecture du texte consonantique;

4°) sod, « secret », sens mystérieux (on recourt par exemple à la gematria ou numérologie, qui suggère des rapprochements entre les mots à partir de la valeur numérique de leurs lettres) qui connaîtra son épanouissement avec l’ésotérisme de la kabbale.

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