g.

gloire

Les termes hébreux traduits le plus souvent par gloire, glorifieretc. dérivent d’une racine kbd qui évoque, au sens concret, l’idée de poids. Ainsi la gloirepeut être pensée comme ce qui donne du poids, c’est-à-dire de l’importance, à quelqu’un ou à quelque chose: richesse(cf. Gn 13.2n; 31.1n; Na 2.10; Ps 49.17; Est 1.4), autorité(Gn 45.13; cf. Es 5.13) ou autre forme de prestige(1R 3.13; Es 10.18; 16.14; 17.4; 21.16; 35.2; 60.13; Ps 8.6; 21.6; Pr 25.2). Par-delà cette image de poids, qui n’est en fait qu’assez rarement explicite dans les textes, la gloirereprésente la valeur, reconnue ou appelée à l’être, d’une personne ou d’une chose, ce qu’elle est réellement ou devrait être aux yeux de Dieuou de la sociétédes hommes. Dans certains emplois poétiques, le terme désigne l’individului-même (« ma gloire » = « moi », cf. Gn 49.6n), peut-être moins dans son intériorité que dans ce qui le constitue à ses propres yeux et aux yeux de ses semblables.

 

La gloire du Seigneur est souvent la manifestation de Dieu (Ex 24.15ss), que les textes décrivent habituellement en évoquant les phénomènes de l’orage (Ex 19.16; Ez 1.4ss,28; Ps 24.8; 29). La gloirede Dieu sera en particulier liée à la nuéequi représente de façon visible la présence invisible de Dieu, la révélant et la cachant tout à la fois dans un jeu de ténèbres et de lumière (Ex 16.7,10; 40.34s; Nb 17.7; cf. Es 58.8). Elle apparaît de façon privilégiée, mais pas exclusive, au templede Jérusalem ou au sanctuaire du désert (Ex 29.43; 40.34s; Lv 9.6,23s; Nb 14.10; 16.19; 20.6; 1R 8.11; Ez 9.3; 43.2ss; cf. Ap 15.8).

 

Mais la gloire est aussi, indépendamment de toute manifestation, présentée comme une qualitéintrinsèque de Dieu, au point de devenir parfois synonyme de Dieu lui-même. La gloire de Dieu se communiqueà celui à qui elle se révèle, comme l’illustre l’histoire du visage de Moïse (Ex 34.29ss) interprétée en termes de gloireen 2Co 3.7ss. Dieu peut être appelé la gloire de l’homme, qu’il s’agisse de son peuple en général ou de son fidèle en particulier (Jr 2.11; Ps 3.4; 106.20); symétriquement, la gloire de Dieu peut représenter l’avenir de l’homme (Ps 73.21-24). Cette représentation biblique de la gloire sera reprise, dans le judaïsme rabbinique, par le concept de shekina (dérivé d’une racine hébraïque signifiant demeurer et apparenté au substantif biblique mishkân, traduit par Demeure; cf. Ex 25.10n). Celui-ci dit la présence de Dieu en son peuple, à travers les vicissitudes de l’histoire (cf. Jn 1.14n).

 

Rendre ou donner gloire à Dieu(1S 6.5; Jr 13.16; Ps 29.1s; 96.7s; 115.1; 1Ch 16.28; cf. Jn 9.24; Ac 12.23; Rm 4.20; Ap 16.9) ou à son nom* (Ps 66.2; 79.9; 1Ch 16.29), c’est reconnaître ouvertement ce qu’il est, lui seul (Es 42.8; 48.11). Cette expression peut être spécialement liée à la confessionde péchés (Jos 7.19). La gloire de Dieu, ainsi que la (re-)connaissance qui lui répond, sont appelées à remplirtout l’univers (Es 6.3; 35.2; 40.5; 43.7; 66.18s; Za 2.9; Ps 57.6,12; 72.19).

 

Dans le Nouveau Testamentcomme dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (LXX*), le terme doxa, correspondant à gloire,apparaît dans des contextes assez généraux comme un synonyme d’honneur (Rm 2.7,10; 1Tm 1.17; Hé 2.7; 3.3; 1P 1.7; 2P 1.17; Ap 4.9,11; 5.12s etc.; cf. 1Co 4.10; 15.43; 2Co 6.8). Mais, dans un sens plus spécifiquement théologique, doxa évoque la manifestation, plus spécifiquement lumineuse, du divin (Lc 2.9; Ac 22.11; Ap 15.8; 18.1; 21.11n), et de façon plus permanente la nature divine, l’être même de Dieu (cf. Ac 7.2). La gloire divine est de multiple façon attribuée à Jésus(Lc 9.26//,31s; 21.27//; 2P 1.17; cf. Ac 7.55s; Rm 6.4; 1Co 2.8; 2Co 4.4,6; Ep 1.18; Col 1.27; 1Tm 3.16; Jc 2.1). Elle est appelée à une révélationou à une manifestation à la fin des temps (Tt 2.13; 1P 4.13; 5.1; cf. 2Th 1.7s; voir aussi Es 60.1ss; 62.1s; 66.18s). Elle est associée régulièrement aux souffranceset à la mortde Jésus (cf. Lc 24.26; Hé 2.9; 1P 1.11,21; voir aussi Ph 2.8s). Jean l’identifie plus directement encore à la crucifixion, qualifiant ainsi, paradoxalement, d’élévation(Jn 3.14s; 12.32s) et de glorification(Jn 12.16,23; cf. 7.39; 16.14) le supplice le plus infamant du temps. La gloire du Christ est pour Jean la révélation, présente, de son identité véritable (Jn 17.1,5,24; cf. 12.41), révélation accessible cependant à la seule foi(Jn 1.12,14; 2.11; 11.4,40). Elle est aussi glorification, révélation ultime de Dieu(Jn 13.31s; 14.13; 17.1; cf. 12.28; 21.19). Dans l’ensemble du Nouveau Testament, la participation à la gloire de Dieu et du Christ constitue à la fois l’expérienceet l’espérancedes croyants (Jn 17.21s; Rm 5.2; 8.17s,21,30; 9.23; 1Co 15.43ss; 2Co 3.6ss,18; Ph 3.21; Col 1.27; 3.4; 1Th 2.12; 2Th 2.14; 2Tm 2.10; 1P 4.13s; 5.1,4,10; cf. Mt 13.43). Ceux-ci n’ont dès lors plus à chercher leur propre gloire, mais à tout faire pour la gloire de Dieu (1Co 10.31).

Découvrez les 5 traductions de la Bible réalisées par l'Alliance biblique française sur Editionsbiblio.fr

La Bible Parole de Vie - Standard
Avec les deutérocanoniques La Bible Parole de Vie - Standard
19.90

Programmes de lecture les plus lus