E.

Eglise

Notre mot Eglisetranscrit plus qu’il ne traduit le terme grec ekklèsia, qui signifie « assemblée » ou « communauté ». Jamais dans le Nouveau Testament ce mot ne désigne un bâtiment (« l’église », avec une minuscule en français), bien que l’édificationde la communauté puisse être décrite, métaphoriquement, comme la construction d’un édifice (Mt 16.18; 1Tm 3.15; cf. Ep 2.19ss; 1P 2.4ss): l’Eglise est toujours un rassemblementou un ensemblede gens (d’où des formules comme l’Eglise qui est dans la maisonde quelqu’un, Rm 16.5; 1Co 16.19; Col 4.15; Phm 2).

 

Etymologiquement, ekklèsia dérive du verbe ek-kalein, litt. « appeler au dehors », qui au temps du Nouveau Testament signifiait d’une façon très générale « appeler », « convoquer ». Dans la Septante (LXX*), il traduit régulièrement le terme hébreu qahal, « assemblée » (Nb 19.20 ; Dt 9.10; 18.16; 23.2ss; 1R 8.65; Mi 2.5; 1Ch 28.8 etc.), notamment dans l’expression l’assemblée du Seigneurdésignant Israël dans le rassemblement originel qui le constitue comme peuple de Dieu (cf. Ex 12.3n,6 etc.). Toutefois, qahalest également rendu en grec par le quasi-synonyme sunagogè, qui a donné synagogue (ainsi, pour l’assemblée du Seigneurégalement, en Nb 16.3; 20.4; sunagogèdésignera exceptionnellement une assemblée chrétienne en Jc 2.2, cf. 5.14). Par ailleurs, ekklèsiaest aussi un terme courant de la langue grecque, qui peut s’appliquer à n’importe quel groupement, religieuxou profane(en particulier l’assemblée des citoyens réunie sur l’agora dans les cités grecques; cf. Ac 19.32,39s).

 

Dans le Nouveau Testament, le mot ekklèsia, déterminé (cf. 1Co 1.2; 11.16; 1Th 1.1; 2.14) ou non, désigne de façon privilégiée le rassemblement, puis l’ensembledes chrétiens (1Co 11.18; 14.4s,19,28,35). Avec le temps, cette appellation plus ou moins profane de la communauté locale (on dit l’Eglise detel ou tel endroit, Rm 16.1; 1Co 1.2; 2Co 1.1; cf. Col 4.16; donc les Eglises, Rm 16.16: 1Co 7.17; 14.33; 2Co 8.18; 11.8,28; 12.13; Ga 1.22; Ph 4.15), tendra à évoquer aussi un concept universel. Ce sont les épîtres aux Colossiens et aux Ephésiens qui porteront à son point culminant la théologie de l’Eglise dans le Nouveau Testament, notamment en développant le thème de l’Eglise corps du Christ(Ep 1.22+s; Col 1.18+,24). Parallèlement, la structure institutionnelle des Eglises se développe (cf. 1Tm 3).

 

Après quelques dizaines d’années d’existence, l’Eglise recevra le premier récit organisé de sa naissanceet de son histoireavec le livre des Actes des Apôtres (on y rencontre aussi bien le singulier « l’Eglise » que le pluriel « les Eglises », cf. 2.47n; 5.11; 7.38n; 8.1,3; 9.31; 15.41; 16.5; 20.28). C’est cependant tout le Nouveau Testament qui constitue un témoignage historique sur l’Eglise primitive, depuis les premières épîtres de Paul(1Th, Ga) jusqu’aux évangiles. En effet, même si ces derniers se réfèrent à un temps qui n’est pas encore celui de l’Eglise (le terme ekklèsia n’y apparaît qu’en Mt 16.18; 18.17; encore pourrait-il, dans le second de ces textes, désigner la synagogue), ils ont été conçus à partir de la mémoire vivante des communautés chrétiennes où ils ont vu le jour. Il n’est pas jusqu’à l’Apocalypsede Jean qui ne se présente comme un message adressé à sept Eglisesde la région d’Ephèse: sept communautés locales, concrètes — et pourtant, dans le code apocalyptique, l’expression les sept Eglisesest aussi, sans doute, une manière de dire toute l’Eglise(1.4,11,20; 2—3). Voir aussi p. {0000Xeglise}, « Quelques représentations de l’Eglise dans le Nouveau Testament ».

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