a.

apôtre

Le terme apôtre transcrit le mot grec apostolos, qui signifie « envoyé » ou « chargé de mission », parfois dans un sens assez général (cf. Jn 13.16; 2Co 8.23; Ph 2.25). Le Nouveau Testament — Luc en particulier — l’utilise quelquefois comme un titre réservé aux douzedisciples qui entourent Jésus dans les évangiles, disciples qu’il envoie en mission (dans les synoptiques* et les Actes des Apôtres, le terme est toujours au pluriel: Mt 10.2ss//; Mc 3.14n; 6.30n, cf. v. 7; Lc 6.12s; 9.10; 17.5; 22.14; Ac 1.13,26; 2.37; Ap 21.14). Dans un sens plus large, cependant, tous les missionnaireschrétiens sont des apôtres (Ac 14.4,14; cf. 13.2ss; voir aussi Mt 10.16; Lc 10.1ss; Rm 10.15; 1Co 12.28; 15.7; Ga 1.19; Ep 2.20; 3.5; 4.11).

 

Paul, quant à lui, revendique à maintes reprises ce titre dans un sens particulier. Non seulement il s’estime tout spécialement envoyé en missionauprès desnon-Juifs (Ac 26.17; Rm 11.13; 1Co 1.17; 9.2; Ga 2.8; 1Tm 2.7), mais encore l’expérience qui fonde sa mission est une rencontre personnelledu Ressuscité (1Co 9.1; cf. 15.7ss; Rm 1.5; 1Co 9.5; 15.8s ; Ga 1.1,16ss; 2.6ss); celle-ci équivaut, à ses yeux, au mandat des Douze, qui ont accompagné Jésus pendant son ministère (Ac 1.21s; 10.41) et peuvent se prévaloir d’avoir été choisis ou institués directementpar lui (Mc 3.13ss//). Ainsi Paul peut-il se déclarer en un sens fort apôtrepar l’appel(Rm 1.1; 1Co 1.1) ou la volonté(2Co 1.1) de Dieu, et parler en termes officiels de son apostolat (Rm 1.5; 1Co 9.2; Ga 2.8; cf. le seul autre emploi du terme en Ac 1.25). Ce qui ne l’empêche pas d’appeler également apôtresd’autres ministres chrétiens au-delà du cercle des Douze (1Co 4.6,9; Ga 1.19), notamment ses propres collaborateurs (Rm 16.7; 1Th 2.7).

 

Dès qu’il acquiert un statut officiel plus ou moins important au sein des communautés chrétiennes, le titre d’apôtre prête évidemment à contestation: rien d’étonnant à ce qu’il soit question d’apôtres de mensonge (2Co 11.13), qui sont qualifiés ironiquement de super-apôtres (v. 5; 12.11) mais dénoncés comme des imposteurs (cf. Ap 2.2).

 

Quoi qu’il en soit, le thème théologique de l’envoi, qui trouve ses racines dans l’Ancien Testament et en particulier dans la mission des prophètes(Ex 3.10; Jg 6.8,14; 1S 15.1; 2R 2.2; Es 6.8; 61.1; Jr 1.7; 28.9; Ez 2.3; Ag 1.12; Za 2.15; Ml 3.23; noter l’association des apôtreset des prophètesen Lc 11.49; 1Co 12.28s; Ep 2.20; 3.5; 4.11; 2P 3.2; Ap 18.20), déborde largement la question de l’attribution du titre d’apôtre: Jésus lui-même est par excellence l’apôtreou l’envoyé personnel de Dieu (Hé 3.1; cf. 1.2; voir aussi Mt 10.40; 15.24; Mc 9.37; Lc 4.18,43; 9.48; 10.16; Jn 3.17,34; 5.36,38; 6.29,57; 7.29; 8.42; 10.36; 11.42; 17.3ss; Ga 4.4; 1Jn 4.9ss), et la mission des apôtres est en réalité la sienne (cf. Jn 20.21). L’Esprit saint, à l’œuvre chez tous les chrétiens qui sont à divers titres « envoyés », procède lui-même d’un « envoi » (Lc 24.49; Ga 4.6; 1P 1.12).

 

Sous-jacente à ce vocabulaire, une idée centrale dont on retrouve trace dans la tradition juive postérieure, où le shaliah (terme juridique correspondant assez exactement au grec apostolos) apparaît comme un représentant officiel, dûment mandaté: l’envoyé s’identifieà la fois activement et passivement à celui qui l’envoie. D’une part il est pleinement investi du pouvoir de celui qui lui a donné mandat pour agir en son nom, d’autre part l’accueil qui lui est fait s’adresse, à travers sa personne, à celui qu’il représente (Jn 13.16; cf. Mt 10.40ss; Mc 9.41; Lc 10.16; 2Co 5.20).

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